La recherche

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Messagede Adrien » Mer 23 Sep 2009 19:25

Voici un résumé de mon parcours après la prépa TSI

En 3/2, j'ai intégré l'ENSIAME à Valenciennes, école apparemment appréciée des TSI.
Je ne reviens pas sur la présentation de l'école, cela a déjà été fait.

J'ai choisi la filière Mécanique-Énergétique avec l'envie de faire de la mécanique des fluides.

Mon stage de début de 2ème année (6 mois) s'est déroulé dans un centre de recherche et d'essai sur les propulseurs spatiaux en Allemagne. J'ai eu la chance d'assister aux essais du moteur Vulcain d'Ariane 5, vraiment très très impressionnant.

De retour à l'école, lorsqu'il a fallu choisir une orientation, je suis retourné vers mes premiers amours, c'est à dire la mécanique et surtout les matériaux.

Ne voulant pas m'arrêter après l'école d'ingé, j'ai suivi en parallèle à ma troisième année un Master Recherche en Mécanique.

Une fois mon diplôme d'ingé et mon Master en poche, j'ai effectué un Doctorat en science de matériaux au Commissariat a l'Énergie Atomique (CEA) de Saclay. Le cadre du projet était le développement de nouveaux matériaux réfractaires pour des barrières thermiques dans les réacteurs nucléaires de 4ème génération et ITER, environnement extrêmement sévère en termes de température, chocs thermiques, irradiations, etc...
Je ne connaissais ni ce type de matériaux, ni les techniques de synthèses utilisées, ni le contexte "nucléaire" mais peu importe, ma curiosité l'a emporté et j'ai signé pour trois ans.

La première partie de mon Doctorat portait sur l'étude et l'optimisation de la synthèse de nanopoudres de Carbure de Silicium (SiC).
Je me suis vite familiarisé avec le monde des "nano" (qui n'était alors pas autant à la mode qu'aujourd'hui) et pour moi 0,1µm me semblait énorme.
Après avoir fait un étude paramétrique de la synthèse de ces nanopoudres et beaucoup de caractérisations, j'ai pu optimiser celle-ci en terme de taux de production, homogénéité, stœchiométrie, etc..

La deuxième année, j'ai relever le défit de densifier par métallurgie des poudres mon SiC nano par une technique émergente (Spark Plasma Sintering) sans faire appel aux ajouts de frittage classiques (gênant sous irradiation) tout en préservant la nanostructuration du matériaux final (limite le vieillissement sous irradiation).
Après une étude paramétrique, encore beaucoup de caractérisations, j'ai réussit à obtenir du SiC dense, nanostructuré sans ajouts, ce qui a conduit au dépôt d'un brevet.

La troisième et dernière année a été consacrée à la caractérisation mécanique et thermique du SiC obtenu et à la rédaction de ma thèse.
Mon Doctorat étant pluridisciplinaire, il m'a permit de découvrir de nombreuses domaines ainsi que de nouvelles techniques, de très nombreux moyens de caractérisation.

J'ai soutenu ma thèse en fin décembre 2008 et dès janvier 2009 je commençais un Post-Doctorat à l'université de Sherbrooke, au Québec.
C'est pas la meilleur saison pour débarquer ici. En effet, le choc thermique fut rude, -30 la première semaine, mais finalement je me plait bien chez nos cousins Québécois.

Pour ceux qui voudrais venir au Québec, il y a de la neige au sol en général du 15 novembre jusqu'à avril (3m par an en moyenne, et c,est que de la bonne poudreuse), pour une température moyenne de -10/-15.
Ne vous inquiétez pas, on a moins froid à -10 ici qu'avec -2 en France grâce à une humidité très faible. L'été est chaud et humide et les moustiques sont particulièrement affamés dès que l'on s'aventure dans les bois. Sinon c'est vraiment la nature sauvage, et c'est superbe, surtout en cette saison automnale.

Mon Post-doc porte sur l'étude par spectroscopie d'émission des plasmas thermiques afin de mieux comprendre les interactions qui on lieu a l'intérieur.
Encore une fois je ne connaissais rien aux plasmas ni à la spectroscopie avant de venir ici.

Je crois bien que le principal truc qui me reste de la prépa c'est la capacité d'apprentissage qui est essentielle pour s'adapter rapidement à un nouvel environnement de travail.
Par contre les théorèmes de math qui remplissaient d'énormes classeurs ont très rapidement disparus de ma petit tête.... alors que le souvenir de madame Delsuc reste lui bien vivace...

Donc 7 ans après être sortit de TSI, j'ai encore une carte d'étudiant. Je compte quand même arrêter mes études à présent, et je commence à chercher sur Montréal, soit un poste de chercheur dans un labo, soit un poste d'ingénieur dans un service de R&D auquel cas mon Doctorat et mon Post-Doc me servent d'expériences professionnelles.
En aucun cas je regrette mon Doctorat, ce fut une expérience vraiment très enrichissante.

Bon courage aux TSI actuels, après la prépa, la vie est belle....
Adrien
 
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Inscription: Mer 23 Sep 2009 17:47

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